Pourquoi le MMA est-il interdit en France ?
Vous avez surement déjà entendu parler du MMA en tant que sport ultra-violent où tous les coups sont permis ? Alors que sa pratique en compétition reste sujette à controverse, le sport MMA se développe paradoxalement de plus en plus en France. En effet, à travers un arrêté rendu public depuis le 23 octobre 2016, le ministère des Sports interdit le MMA en France. Découvrons les règles de ce sport méconnu en France et découvrons également pourquoi le sport MMA est source de polémiques en France. Vous êtes prêts ? Accrochez vos ceintures et enfilez vos protèges tibias parce qu’on vous dit tout !
Le sport MMA : un combat pour se faire connaitre !
Le MMA, sport de combat par excellence est un sport de combat, contraction de Mixed Martial Arts. Comme son nom l’indique, le MMA consiste à mixer des techniques de boxe anglaise, de judo, de karaté et d’autres arts martiaux, afin de mettre KO son adversaire. Si le sport est arbitré et comporte certaines règles, force est de constater qu’il est bien plus violent. La carrure et la force des combattants de MMA n’est plus à prouver et il n’est pas rare d’assister à de nombreuses blessures lors d’un combat de MMA.
S’il est très connu aux Etats-Unis, en Angleterre ou en Europe de l’Est, le MMA a du mal à s’importer en France, la faute à une image dégradée de ce sport ultra-violent qui agite de très nombreuses polémiques autour du ring !
Quelles sont les règles du MMA ?
Il existe au total 31 mouvements rigoureusement interdits en MMA. Parmi ceux-ci voici une liste des plus dangereux. Croyez-nous, cette liste faisait très mal en la rédigeant. Il est ainsi interdit de :
- Mordre son adversaire
- Attaquer les parties génitales de son adversaire
- Frapper la colonne vertébrale ou la nuque de l’adversaire (risque de paralysie)
- Frapper la tête de l’adversaire avec son genou
- Piétiner son adversaire lorsque celui-ci est cloué au sol
- Toucher son adversaire aux yeux pour quelque raison que ce soit
- Expulser le combattant adverse en dehors du ring
- Insulter son adversaire dans le cadre de la zone de combat (spéciale dédicace à Conor McGregor !)
Quelles sont les polémiques autour du sport MMA ?
Le Mixed Martial Arts constitue un sport de combat qui se déroule dans un octogone, une cage grillagée. Il met aux prises deux combattants qui s’affrontent au terme d’un combat parfois sanglant. Judo, karaté, jiu-jitsu, boxe thaïe, toutes les techniques se combinent ici pour terrasser son adversaire par KO, soumission ou par arrêt de l’arbitre.
La finalité vise à déterminer le meilleur combattant de l’arène, toutes disciplines confondues. Si les organisateurs de MMA estiment que les grillages autour du ring visent à assurer la sécurité des combattants, les autorités françaises trouvent ce symbole dégradant. Cette première raison justifierait donc la réticence ou mieux l’interdiction formelle de cette discipline qui déchaîne ses amateurs. Une polémique rejetée par les amateurs de MMA qui s’insurgent car la « cage » des combats de catchs, très populaires en France, ne pose pas de problème en comparaison de la cage du MMA.
Les coups au sol : une atteinte à la dignité humaine selon l’Etat français !
Malheureusement, la cage n’est pas le seul point noir mis en avant par les autorités dénonçant le sport MMA. En effet, selon elles, le Mixed Martial Arts choque par son caractère violent et impitoyable. En cause, une règle qui autorise les assaillants à donner des coups de pied et de poing alors que l’adversaire est encore au sol. Au micro de France 2, le secrétaire d’État chargé des sports, Thierry Braillard souligne que lorsqu’un combat au sol se mène à coups de coude, il se pose un véritable problème d’atteinte à la dignité humaine. Cela ressemble plus à un jeu de cirque qu’à une activité sportive, renchérit-il.
En effet, c’est en application d’une ancienne recommandation européenne qui relève les « pratiques sportives dégradantes » que la loi française interdit les frappes au sol. Ainsi, même si les Français peuvent pratiquer le MMA ou se distraire à la télé avec les programmes de cette discipline diffusés sur les chaînes câblées RTL9 et Kombat Sport, aucune compétition ne peut se tenir sur le sol de l’Hexagone.
Selon les amateurs et pratiquants du MMA en France, ce serait donc la loi française qui empêcherait la démocratisation du MMA en France au travers de la mise en place de compétitions.
Quel avenir pour le sport MMA en France ?
Plus les autorités françaises affichent une détermination à ne pas changer de statut vis-à-vis de cette discipline, plus le nombre de ses adeptes grandit. À ce propos, la figure de proue des Mixed Martial Arts en France Cyrille Diabaté précise que ce qui relève de l’interdiction intrigue et intéresse encore plus. Cela justifie sans nul doute l’intérêt poussé des Français pour le MMA. Aujourd’hui on estime à près de 30 000 le nombre des amateurs de ce sport de combat.
Les jeux-vidéos à l’origine de la popularité du MMA ?
Par ailleurs, les jeux vidéo en ligne ou sur téléphones mobiles, et les retransmissions télévisées continuent d’alimenter la passion des amateurs. Ces derniers réclament l’officialisation de la discipline.
Des justifications contre le principe d’Etat
Face aux différents arguments des autorités françaises, ils contre-attaquent. Par exemple, pour justifier la présence des grillages, ils soulignent qu’ils permettent d’éviter les projections hors du ring ou encore le coincement entre les cordes.
En ce qui concerne les coups portés au sol, en raison de la position qui leur donne peu d’élan, leur puissance reste faible. Et pour tout couronner, les entichés du MMA rappellent l’importance des examens médicaux obligatoires que subissent les combattants avant tout affrontement. Cela vise à réduire les risques de blessures graves ou mortelles. Une mesure qui permit à cette discipline d’enregistrer seulement deux décès (en 2007 et 2010) contre un total d’environ 1400 pour l’histoire de la boxe anglaise.
Dans ce qui semble être l’interminable baston opposant l’État français aux acteurs des arts martiaux mixtes, les amateurs espèrent un dénouement rapide. Si l’État n’entend pas revenir sur sa décision, les férus de ce sport restent prêts à se battre à leur manière pour son officialisation. À qui le dernier mot ?